Roxane Maurer

Artiste peintre – 1960-2014

Francis Vladimir — poète et ami de Roxane Maurer

À Annie-Roxane MAURER - 26 juin 2014

Il y a des personnes qui sont des lumières,
des clartés : elles font lever les yeux.
Quand on les regarde,
c’est comme une invitation à se redresser,
à quitter les positions assises de l’habitude,
à suivre leurs traces pour devenir soi-même
dans le total épanouissement des beautés cachées en nous.

On les aime. C’est tout
Parce qu’elles méritent qu’on les aime
Parce qu’elles nous donnent en offrande
leur visage, Leur voix, Leur étoile, Leur secret, leur mystère.
Chère Annie
Annie, Roxane
Puisses-tu entendre, dans cette église de Genouilly,
au cœur du village que vous avez choisi avec Valère
Puisses-tu entendre notre amour fraternel
Nous t’aimions, Annie
Nous t’aimions , Roxane
Nous aimions ton élégance discrète
ta silhouette fine, fragile
tes cheveux blonds
ta beauté aquarelle que tu portais du bout des lèvres
au bord d’un chapeau, dans ton sourire doux, dans ton regard clair
Nous t’aimions
pour ta force Inébranlable qui aurait déplacé des montagnes
pour ta peinture toujours en quête, évolutive, étonnante,
grave, inspirée, forte, sensible
attentive aux époques, à celles passées, à la nôtre
Tu étais à l’écoute,
curieuse des autres, des grands maîtres, de tes contemporains
Ils ont pris place dans ta vision éclairée d’artiste
Tu as collaboré avec les poètes d’aujourd’hui
Tu as accueilli avec enthousiasme
les peintres, les sculpteurs, les photographes
dans ta toute jeune galerie de Genouilly

Les mots sont pauvres pour témoigner
de ton amitié pour nous
de ton engagement, de ton combat
pour l’art, d’un art pour tous
ouvert à tous, exigeant
loin des coteries
d’un art consolant, d’absolu
à la recherche d’une humanité dense, profonde
qui réconcilie avec notre existence humaine

L’innocence fut ta compagne parce que le peintre dévoile le monde. Il le réenchante. Avec ses yeux. Avec sa palette. Avec ses pinceaux. Avec ses couleurs. Tu as été cette fée croisée sur notre chemin. La fée sans sortilèges, sans maléfices. La dame blanche. La princesse diaphane. Tu révélais tous les possibles de l’art et de nous-mêmes. De nos attentes. De nos songes. De nos vies. Quel que soit le niveau où nous nous trouvions, tu le donnais en partage comme on rompt le pain. Humblement. Dans la joie.

Où que tu sois, Entend-nous, Annie, Entend-nous Roxane. Nous t’aimons.